Recent sediments of the Tunisian coastline: foraminifera and Halimeda sands transported by tidal currents; tempestites and eolian dunes.

 

"Beach and washover fans", dépôts de sable carbonaté (tests de foraminifères et algues calcaires du genre Halimeda) accumulés par les vagues de grandes marées et les tempêtes, constituant une plage temporaire protégeant le lagon et découpée par des chenaux de marée.

 

 

 

Chenaux de marée traversant les dépôts de plage et les sables colonisés par une flore spécifique aux milieux salés (salicornes). Ces chenaux ramènent les sables (coquilles de foraminifères etc.) loin à l'intérieur des terres. On retrouve aussi des accumulations de ces coquilles de microrganismes marins dans des petites dunes éoliennes.

 

 

 

 

 

La lame mince ci-dessous est un exemple fossile d'un dépôt sub-aérien équivalent aux sables côtiers de Tunisie actuels; on notera la présence de ciment ménisque et de "keystone vugs". Calcaire du Lias moyen (- 180 millions d'années) du Haut Atlas (Maroc) avec des foraminifères du genre Paleomayncina.

 

 

Le lagon protégé du large par les sables côtiers. Ce lagon peut-être temporairement asséché, ou rempli d'eau saumâtre. Les sables qui composent le sédiment proviennent de la plage, ils sont allochtones, apportés par les vagues des marées successives, depuis les chenaux. Dans le lagon la vie est presque inexistante.

Ce paysage monotone était celui de la plate-forme carbonatée du Haut Atlas central au Jurassique (voir article no. 27). Plus généralement ( sur près de 10.000 kilomètres) on retrouve cette morphologie de plate-forme avec le même type de sédiment carbonaté d'origine biologique depuis le Maroc jusqu'à l'Oman pendant une grande partie du Jurassique. Il en va de même à l'emplacement de notre Jura actuel. Il faut remonter à l'intérieur des terres pour trouver des îles, restes de la chaîne hercynienne, boisée, où évoluaient les dinosaures. Le climat était tropical pendant toute l'ère secondaire, soit durant près de 180 millions d'années. Il n'y avait pas de calottes polaires à cette époque, et une mer peu profonde recouvrait une grande partie de l'Europe. La chaîne alpine n'existait pas encore. Le climat actuel, tempéré froid, que nous vivons est donc un cas particulier.

 

                                                                                                                                                                                                              

                                                                                                                                                                                                               Des carottages effectués par des membres des Universités de Tunis et Genève (stage d'étude sur le terrain en 1993) montrent que l'évolution du lagon est cyclique, dépôts marins en bas (en bleu) puis saumâtres et enfin émersion au sommet (en jaune) avec un sol végétal (en noir).

Ces cycles peuvent se répéter des dizaines de fois, comme on l'observe classiquement de manière identique dans des couches fossiles jurassiques du Haut Atlas (cf. article no 27) ou du Jurassique supérieur-Crétacé inférieur du Jura.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Détail d'un sommet de cycle, avec dépôt de gypse; le lagon est devenu une saline.

 

Le lagon est asséché, il est devenu une saline, ou "chott" rempli temporairement d'eau saumâtre, après les pluies. Les structures en "teepee" ci-dessous sont dues à une augmentation du volume de la couche de sel, suite à la cristallisation du dépôt après évaporation de l'eau. Ces "teepee" montrent une structure identiques à celle  des formes décrites dans le Jurassique du Haut Atlas, en sommet de séquence émersive (cf. article no 27). Mais dans ce dernier cas, le "teepee" est composé de calcaire dolomitique (magnésien). Le sel a disparu, il est dissous.